Le Judaïsme marocain.
   

La Fondation du patrimoine culturel judéo-marocain et le Musée du Judaïsme marocain de Casablanca.
 
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C’est le domaine du minhag (tradition locale, variété au sein du rite) et de la cada (coutume familiale ou régionale relative aux fêtes et autres actes de la vie sociale) Ces variantes sont infinies, même au sein d’une même famille la cada du père n’annulait pas toujours celle de la lignée maternelle, concernant tel ou tel usage culinaire, tel ou tel interdit superstitieux. Et dans ce domaine ethnologique, le substrat et les interférences du terroir ont joué un rôle évident ou masqué.

La synagogue et les pratiques religieuses - circoncision, tfellim (majorité religieuse), mariage, rites de deuil de même que les fêtes religieuses célébrées en famille étaient et demeurent le creuset de fusion entre culte judaïque et culture marocaine. Les mélodies qui accompagnent les prières et les poèmes réservés aux diverses circonstances (piyyutim) sont pour une large part, inspirées directement du patrimoine national marocain et andalou : ala, tarab, el gharnati, melhun, et aussi musiques régionales. D’autres airs, plus spécifiques, découlent des mêmes modes musicaux, (qinot, «lamentations», par exemple). D’autres mélodies liturgiques, au rythme andalou évident, mais inconnues du répertoire classique, pourraient bien être des vestiges de noubât perdues(1).

Dans le domaine religieux, le judaïsme marocain a produit de nombreux textes et poésies, en hébreu et judéo-arabe. Le veine n’est d’ailleurs pas tarie …Certains comités de célébration d’une hilloula éditent des opuscules contenant des textes appropriés où tradition et création voisinent. A Casablanca, les disciples du célèbre paytan (chantre) Bouzaglo continuent la tradition par des séances de «baqqashot» qui ont leur public assidu.

Certains communautés conservent des commémorations annuelles spécifiques d’action de grâce pour un événement heureux de leur histoire. Ce sont les Pûrim spéciaux. Tanger et Tétouan célèbrent toujours, depuis 1578, l’anniversaire - selon le calendrier hébraïque- de la victoire de Oued El Makhazine : (Purim Edom ou Purim de los cristianos, ou encore Purim Sébastiano). Pour le 400ème anniversaire de l’événement, le Conseil des Communautés Israélites du Maroc a publié un texte commémoratif en judéo-arabe, lu dans toutes les Communautés. Tanger a connu Purim de las bombas et Fès, un Purim del kor, encore célébré ces dernières années par la corporation des orfèvres, en un joyeux banquet.

Quant au Purim d’Esther, le seul canonique, il connaissait naguère dans les Mellahs une débauche de jeux de hasards et de confiseries.

Les Communautés marocaines ont également crée, à une date immémoriale, une fête qui leur est propre : Lilt et Mimuna (qui précédait naguère la fête champêtre de la Mimuna).

Le dernier soir de Pessah devient ainsi une sorte de «Nouvel an» profane : tout le monde se reçoit et l’on multiple les symboles de prospérité (el fäl) : épis de blé, douceurs et poisson. Lilt el Mimuna est également une occasion traditionnelle pour les familles juives de recevoir leurs amis musulmans.

Une autre coutume sympathique a disparu celle de chabucot (Pentecôte). Les enfants pouvaient à cette occasion arroser à loisir les passants au moyen d’une seringue en fer blanc (appelée, à Fès, batuto). En pays chleuh il était admis que le caid de la tribu soit aussi arrosé(2). Les enfants musulmans le font encore pour cAchoura.

Le culte des saints est un trait de croyance populaire commun à l’Islam et au judaïsme marocain. Il donne lieu à des fêtes similaires : moussem et hillutot (sing. Hillula). Plusieurs saints sont révérés par des fidèles des deux religions (Sidi Yahya Bel Younes, Ouled Benzemerro et tant d’autres(3)). Dans certains cas, on retrouve en arrière plan, des croyances archaïques telles que le culte des grottes (Mul el Jbel à Sefrou). Mais le plus souvent il s’agit du tombeau, réel ou supposé, d’un saint personnage connu(4).


1- La musique liturgique du judaïsme marocain a reçu d'autres influences, à travers l'Espagne chrétienne, l'exode de 1492 et depuis... sans exclure un possible substrat antique.
2- Voir Flamand, «Diaspora en terre d'Islam». Tome I.
3- Voir Voinot, «Pèlerinages judéo-musulmans du Maroc». Paris, 1948.
4- Ou encore de martyrs de la foi comme Lalla Solika à Fès ou les nisrafim d'Ifrane de l'Anti-Atlas.

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